Le ramadan: solution ultime ?

Le titre est un peu provocateur mais réaliste. A l’origine, le post devait s’intituler :

« Diabète, insuline et solutions »

RESUME. Les mécanismes sous jacents du diabète et de la prise de poids viennent conforter le jeûne et remettent en cause à la fois la fréquence de prise d’alimentation (qu’il convient de réduire) et la nature de l’alimentation pour privilégier les aliments physiologiques.

Les études sur le diabète mettent en cause ce réflexe contre productif de traitement allopathique de la résistance à l’insuline par … une augmentation exogène de l’insuline!
Le corollaire de ces résultats est la nécessité de laisser le corps tranquille: foie et pancréas retrouvent naturellement leur fonctionnement nominal.

ANALYSE

On préconise souvent de traiter l’hyperglycémie du sang, à cause notamment du risque de maladie cardiovasculaires, qu’elle peut induire.
Or réduire la glycémie ne change rien au risque de maladies cardiovasculaires.
Le diabète de type 2, est un problème de résistance à l’insuline et non pas un problème de glycémie. En conséquence, faire chuter la glycémie ne change rien aux risques d’accident cardiovasculaire. Les troubles cardiovasculaires sont plutôt liés à l’inflammation globale du corps.

Les principaux traitements actuels de la glycémie sont :
– Des médicaments comme la Metformin qui pousse le pancréas à produire plus d’insuline
– L’apport exogène (extérieur) d’insuline de synthèse

[1] Dr Jason Fung. The Aetiology of Obesity. Part 1

 

LA PRODUCTION D’INSULINE
Les cellules du corps ont besoin de s’alimenter, de respirer et d’éliminer leur déchet endogène. Les cellules sont nourries à travers le liquide interstitiel (en contact permanent avec les cellules). Ce liquide lymphatique au contact du sang véhicule les nutriments mais également le glucose pour nourrir les cellules.

La difficulté vient de l’excès permanent de glucose dans le sang. L’insuline est supposée faire baisser la glycémie du sang par transfert vers les cellules.
Or les cellules sont souvent saturées de glucose, elles « résistent » donc. C’est la résistance à l’insuline.

Résistance à l’insuline – wikipedia 

On nomme résistance à l’insuline l’insensibilisation des récepteurs cellulaires membranaires à l’insuline.
Chez un sujet sain, lors d’un apport important de glucose dans la circulation sanguine, le pancréas sécrète de l’insuline qui se fixe sur ses récepteurs cellulaires et permet l’entrée du glucose dans les cellules (pour y être métabolisé en énergie). Cela permet une stabilisation de la glycémie.
Chez un sujet obèse (par exemple), on observe une période d’insulino-résistance : le pancréas continue à sécréter de l’insuline mais celle-ci ne fait plus autant d’effet sur ces récepteurs, c’est le phénomène d’insensibilisation. De ce fait, malgré l’insuline, le glucose ne pénètre plus autant dans les cellules, qui deviennent de ce fait sous-alimentées. Par ailleurs, il s’accumule dans la circulation sanguine et lymphatique, d’où augmentation de la glycémie. Cette augmentation stimule à son tour une hypersécrétion de l’insuline du pancréas.
Au bout d’un certain nombre d’années, les cellules pancréatiques s’épuisent. Une intolérance au glucose se manifeste, puis un diabète de type 2 se met en place.
« La metformine est un antidiabétique oral de la famille des biguanides normoglycémiants utilisé dans le traitement du diabète de type 2. »

Mais on a beau augmenter l’insuline, la glycémie ne baissera pas.
Quand le médecin diagnostique un début de diabète, il informe (normalement) le patient sur les mécanismes de réponse glycémique dans le sang et la notion importante d’index glycémique.
Or il fait souvent l’impasse, par ignorance ou par facilité, sur les index glycémiques de chaque aliment. Il va même, chose très curieuse, (avec les nutritionnistes) jusqu’à préconiser une alimentation composée de pâtes, riz, farine, céréales, pains sous prétexte que ce sont des sucres lents et que le corps va les assimiler lentement après avoir décomposé les sucres complexes en sucres simples, seuls assimilables par le corps.

Le problème est que ces assertions sont fausses.

1- le pic glycémique des « sucres dits lents » est supposé être beaucoup plus tardif, mais il se révèle être en réalité légèrement retardé dans le temps par rapport à la courbe de réponse glycémique dans le sang des sucres dit « rapides » comme le sucre raffiné. Non seulement les sucres lents ne sont si lents que cela, mais leur index glycémique (surface de la courbe) est proche de celle du sucre (le glucose est la valeur de référence fixée à 100)
2- la réponse glycémique dans le sang est similaire aux sucres simples. 95 pour les pommes de terre, 90 pour la farine et le pain blanc, le riz, etc.

Résultats : le traitement à base de riz, de farine, de pomme de terre, pâtes, est contre-productif et accentue même l’hyperinsulinisme.

C’est de là qu’est née la méthode Montignac. Un régime dissocié (lipidique / glucidique) et une limitation aux seuls aliments à index glycémiques faibles (< 45). Le problème est que la méthode Montignac préconise l’absorption, par ailleurs de protéines, qu’elles soient animales ou végétales mais surtout des aliments traités aux conséquences délétères à long terme (pains à la farine intégrale, céréales intégrales, confitures sans sucres mais avec du concentré de jus de fruits, etc.).

Quant aux personnes qui se voient ordonner la prise d’insuline exogène, ce n’est guère mieux. L’insuline absorbée ne pourra pas faire ses effets pour augmenter ou forcer l’assimilation du glucose par les cellules et ainsi provoquer une baisse de la glycémie dans le sang. Cette insuline va au contraire se combiner aux acides gras des aliments pour produire des graisses. En effet; l’excès d’insuline est un signal envoyé au foie pour qu’il stocke ce glucose en graisses.
Conséquence : à l’hyperglycémie, on a ajouté l’obésité !

Les médecins cherchent donc à réduire à tout prix la glycémie dans le sang. Non seulement ils ne la réduisent pas mais ils provoquent une obésité.
Voir les travaux du Docteur. John Craft. Les tests oraux de glucose montrent que le taux glucose reste normal alors que l’insuline atteint des pics importants.
Une double punition pour le patient. Non seulement il ne voit pas de baisse de la glycémie mais en plus il prend du poids !
L’insuline provoque la résistance à … l’insuline. C’est le cercle vicieux
Comme souvent, dans un réflexe de lutte contre les symptômes et non contre la cause des déséquilibres, on accentue les phénomènes et on aggrave l’état de santé. Le pré-diabétique devient … diabétique.

[Les cellules sont déjà saturées de glucose et de graisse -intramyocellular lipid-]

EXERCICE PHYSIQUE

L’exercice physique contribue incontestablement au bien être du corps. Mais culpabiliser le patient pour le manque de sport, c’est encore une fois passer à côté de la racine des problèmes. L’exercice physique entre peu en ligne compte dans la régulation de la prise de graisse.
En effet, l’exercice physique entraine en premier lieu la consommation de glycogène, une réserve de glucose de 24 heures situé dans le foie. Au delà, en cas de besoin, le foie puisera dans les graisses pour fabriquer du glucose (néoglucogénèse), appelés  corps cétoniques, une forme de fructose. Ces corps cétoniques ne générent aucune production d’insuline, il traverse la barrière hémato-encéphalique. Le foie régule automatiquement la production de glucose, dont le corps a besoin. Qu’il s’agisse du glycogène ou des corps cétoniques, la quantité est largement suffisante pour les sportifs.

Une fois réglé la racine des déséquilibres, le patient pourra exercer une activité sportive pour son bien être et non pour faire baisser le poids.

LA FREQUENCE DES REPAS
Un autre facteur majeur intervient dans la production d’insuline par le pancréas: la fréquence d’absorption des aliments.
Quand les prises d’aliments sont fréquentes, le pancréas produit de l’insuline à répétition (3 repas par jour + grignotages). Les cellules sont vite saturées de glucose, elles résistent donc à ce surplus forcé de glucose.

Ce n’est donc pas uniquement la fréquence d’alimentation qui est importante mais également la nature de l’alimentation. Ainsi, même en réduisant la quantité d’alimentation (à fort index glycémique), la prise d’insuline fera grimper la prise de poids. C’est la triple peine pour le patient :
– la glycémie ne baisse pas de manière permanente dans le sang
– l’insuline provoque une résistance à l’insuline, alors qu’elle est supposée la réduire en faisant absorber le glucose par les cellules. S’il n’est pas diabétique, il le deviendra.
– la prise de poids est inéluctable, malgré une restriction alimentaire.

L’homme doit-il être prisonnier de l’horloge sociale ? L’homme est la seule espèce au monde à regarder sa montre pour savoir s’il a faim !

OU SONT LES ERREURS ?

  1. Trois repas par jour et du grignotage provoquent des pics de glycémie et une résistance à l’insuline.
    Les farines, riz, pâtes, etc. ont un index glycémiques équivalent au glucose. Ils doivent être écartés
  2. Le pancréas n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions de régulation, il est donc inutile de le solliciter ou de le palier avec de l’insuline exogène.
  3. Le foie ne peut compenser l’excès de glucose. Il stockera tout excédent en graisse corporelle
  4. La réponse insulinique du pancréas est meilleure avec une seule prise alimentaire qu’une série de prises alimentaires, pour une même quantité de nourriture …

[1] Dr Jason Fung. The Aetiology of Obesity. https://www.youtube.com/watch?v=YpllomiDMX0

[3] Yvon Le Maho. Chef de recherche au Centre de Recherche National (CRNS), Strasbourg, France. Directeur de la division écologie fonctionnelle à l´Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien.
Membre de l´Académie de Science. Les différentes formes de restriction calorique et jeûne saisonnier dans le monde animal.

QUE FAIRE?

– Réduire la fréquence des prises alimentaires (un seul repas au lieu de trois repas)

– Privilégier les aliments physiologiques au détriment des aliments traités. Choisir des aliments crus et frais sans transformation ni traitements (pasteurisation).

– Bannir les aliments à fort index glycémique

Cela ressemble étrangement à un jeûne. Mais que se passe-t-il au cours de ce pseudo « jeûne » ?
Imaginons que la personne se contente de manger le soir et qu’elle privilégie une alimentation physiologique. Le matin, le système digestif et le système d’élimination auront achever leur job. Le système immunitaire va prendre le relais pour procéder à l’élimination des toxines jusqu’au soir.
Le patient n’aura aucune anémie car le foie ira chercher dans le glycogène pour fournir le glucose nécessaire à toutes les activités du corps, compétition comprise !
Les cellules n’étant plus agressées par :
– le glucose que le sang veut lui refiler à tout prix
– les graisses ingérées
– les toxines qui s’accumulent dans la lymphe circulante et intersticiels (faute de pouvoir être traitées, dans les délais, par les ganglions)

Enfin, l’intestin grêle n’est plus agressé par le gluten qui se dépose et qui provoque l’apparition de candida (la dégradation nécessitant des levures, des bactéries et autres champignons). Sans compter la production secondaire d’acide urique et chlorhydrique et la perméabilité intestinale qui affaiblit le système immunitaire.

On comprend pourquoi le ramadan a des effets de régénération sur le corps. Encore faut-il éviter à tout prix des excès pendant le Ramadan, la gloutonnerie du repas du soir pour « rattraper » un soi-disant manque de calories de la journée. Des fruits et légumes contiennent suffisamment de protéines et de nutriments directement assimilables par les cellules du corps.
Le corps n’a pas été fait pour ingurgiter 3 fois par jour des quantités astronomiques d’aliments traités ou non physiologiques (cuits ou transformés) .

A cette étape d’analyse, on peut être amené à reconsidérer la raison réelle du Ramadan. S’agit-il de ressentir la faim du pauvre pour provoquer une empathie du croyant ou plutôt un rappel du fonctionnement du corps qui a ses propres règles à respecter :

  • en cas d’excès, la dégénérescence est réversible, il suffit de laisser le corps agir de manière autonome et automatique. Il guérira seul grâce aux mécanismes d’expression des gènes inscrit dans l’ADN. Voir les travaux sur le jeûne du professeur Valter LONGO.
  • Le corps est programmé pour réguler et rééquilibrer (homéostasie) tous les mécanismes internes sans avoir à le forcer d’une manière ou d’une autre. Tout ce qu’il requiert, c’est qu’on le laisse tranquille, est-ce trop demandé?

On constate que le suivi du ramadan relève bien d’une forme de traitement médical qui mobilise le propre système immunitaire du corps en suivant le principe de l’homéostasie ( »» voir l’article sur l’inflammation). La seule différence avec un traitement allopathique, c’est que le traitement endogène et automatique par le jeûne conduit à une guérison, mot qu’on ne voit jamais dans une publicité sur un médicament (les juristes des labos prennent bien soin d’élaborer des propositions de valeurs -promesses au clients- qu’ils ne les mettent pas en porte à faux dans d’éventuels contentieux).

Utiliser le jeûne pour la regénérescence, face au cancer et aux maladies chroniques, c’est comme si on se retrouvait avec une équation aux dérivées partielles non linéaires. Ses différentes composants et leurs interactions ne sont pas ni connaissables, ni compréhensives ni maîtrisables. Tout diverge dans différentes dimensions. Et finalement, il suffit d’appuyer sur un simple bouton pour qu’elle soit résolue.

Cela nous amène à constater que le corps n’est pas malade mais qu’il provoque des symptômes pour nous alerter sur le déséquilibre en cours.
Il n’y a pas donc pas d’anormalités à lui attribuer. Ce sont seulement nos propres choix d’ignorants, hérités directement de notre libre arbitre, qui obligent le corps à s’adapter pour ne pas périr.

Les recherches tendent de plus en plus à montrer qu’il vaut mieux parier sur le système immunitaire du corps plutôt que sur des palliatifs externes qui accentuent les déséquilibres.

Quand certains textes religieux disent que le corps est miraculeux, peut-on en douter quand on réalise ce qu’il est capable de faire, pour retrouver son équilibre, avec ses propres ressources ?

Pourquoi ne pas faire le ramadan toute l’année ?

Un professeur de chirurgie disaient souvent à ses internes qu’on ne fera jamais mieux que la nature.

Peut-on lui donner tord ?