1. Aspects cognitifs
1.1 Avant le jeûne
Depuis notre naissance, nous avons pris des habitudes alimentaires et accumulé des certitudes transmises par la cellule familiale et le corps social. Il est donc évident que provoquer une rupture de ces habitudes entrainent chez les jeûneurs des « obligations » de justifications qu’ils sont bien en mal de fournir. Mais, pourquoi diable seraient-ils obligés, face à leurs proches, d’expliquer, preuves scientifiques à l’appui, les mécanismes sous-jacents du métabolisme, en particulier les mécanismes de régulation du système immunitaire, alors que ceux qui en sont officiellement en charge et dotés de grands budgets de recherche ne s’y attèlent pas depuis des décennies?
Si les diagnostiques et les prescriptions ne fonctionnent pas, il serait curieux de s’accrocher aux méthodes inefficaces sous prétextes que la doxa s’y oppose. C’est un renversement des responsabilités : c’est aux professionnels de fournir les méthodes qui conduisent à la régénérescence et non au simple quidam. A défaut, qu’il laisse les personnes décider pour elle-même.
D’autres part il n’existe pas de documentation synthétisant l’ensemble des principes du jeûne médicalisé ou non qui est reconnu et partagé par le corps médical et la presse spécialisée et générale. Le candidat au jeûne est donc saturé d’informations contradictoires avec des mises en garde dont il ne comprend pas la portée ni le sens.
L’environnement cognitif du jeûneur débutant joue en sa défaveur. Il n’y a pas grand chose à faire sur ce plan cognitif, si ce n’est d’accumuler du savoir technique, préparant à l’expérience voire la renforçant :
- ouvrages
- publications scientifiques et techniques
- reportages
- témoignages
en prenant le recul nécessaire pour éviter de coller strictement aux sources qui n’appartiennent qu’à son auteur.
1.2 Pendant le jeûne.
En revanche, pendant toute la période du jeûne, les paramètres cognitifs sont bouleversés :
- capacités mentales accrues
- mémoire plus fidèle
- capacité de concentration augmentée due à l’équilibre hormonale
2. Aspects émotionnels
On le sait, les changements se font grâce aux émotions, ou plutôt grâce aux sentiments qui émergent et deviennent émotions une fois exprimés. On notera au passage le clin d’œil de la langue anglais: émotion= emotion en anglais, c-à-d e-motion, energy-in-motion, énergie en mouvement.
Les changements se font grâce aux expériences et non par le seul savoir. Les expériences provoquent des sentiments, exprimés en émotions qui changeront l’image que la personne se fait d’elle-même et des autres, contribuant au changement. Ces expériences peuvent être créées, et pilotées par la personne ou encore laissées au pouvoir des autres et de l’environnement.
Il est plus facile de laisser les autres expérimenter et tirer les conclusions. Les expériences de jeûne ne peuvent, par nature, être partagées par la seule parole. Les bouddhistes rappellent à juste titre que la chandelle n’éclaire que celui qui la porte. Que ceux qui condamnent le jeûne nous fasse grâce de leur opinion s’ils ne l’ont jamais expérimenter. A l’instar de la publicité sur les frites MacCain: c’est ceux qui en mangent le moins qui en parlent le plus.
Le pouvoir de l’intelligence émotionnelle est de pouvoir, en autre, préempter nos émotions face à une situation qui n’est pas encore réalisée. La préparation consiste à anticiper cet état: on se projette dans le futur en pré-définissant à l’avance les sentiments qui seront ressentis.
Ainsi, en menant des jeûnes de courtes durées, l’expérience du jeûneur renforcera sa conviction sur l’efficacité de la diète et des effets ressentis au niveau physique et mental. En fait, les émotions ont changé l’image que le jeûner se faisait de lui-même: il a dépassé avec succès les « épreuves » qu’il redoutait. En réalité, ces obstacles n’existaient que dans son imagination dorénavant remplacée par une autre représentation du jeûne.
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